Crédit immobilier : dans quelle région profite-t-on des meilleurs taux d'intérêt ? 

Des Hauts-de-France à PACA, découvrez dans quelle région les emprunteurs peuvent profiter des meilleurs taux d’intérêt actuellement, d’après les chiffres fournis par le courtier Empruntis.

Alors que la baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers semble enfin entamée, le marché immobilier tricolore demeure dans une phase décisive alors que les banques naviguent entre stratégies compétitives et ajustements face aux fluctuations du coût de l'argent. Selon les données récentes du courtier Empruntis, pour le deuxième mois consécutif, les établissements financiers cherchent à renforcer leur attractivité. Reste que cette tendance se manifeste de manière plus modérée et disparate selon les régions. L'analyse de 117 taux sur différentes durées et dans 13 régions hexagonales révèle un paysage plus que complexe où certaines banques optent pour des baisses marquées, d'autres préfèrent la patience avec des ajustements subtils, tandis que quelques-unes font face à des hausses après avoir été trop hâtives.

 

Prêt bancaire : est-ce que les taux d’intérêt vont continuer à reculer ?

 

Parmi les 117 taux examinés, comprenant les taux minimaux et moyens, une équivalence entre baisses et stabilité est observée, mais on note tout de même 20 taux en hausse. Une analyse plus approfondie révèle que les hausses touchent principalement les durées courtes de 7 et 10 ans. Les taux réservés aux profils les plus premium affichent une baisse dans toutes les régions, avec une diminution de 16 points de base sur 15 ans, 7 points de base sur 20 ans et 8 points de base sur 25 ans. 
Une exception notable est la région Occitanie, qui voit ses taux diminuer respectivement de 19, 16 et 17 points de base, positionnant ainsi la région en tête des offres les plus attractives. En Occitanie, de Toulouse à Montpellier en passant par Perpignan, on peut donc emprunter au cours de ce mois de février à 3.66 % pour les taux mini et à 3.95 % en taux moyen sur 20 ans.
En ce qui concerne les taux moyens sur 15, 20 et 25 ans, un quasi-consensus émerge à 3.85 %, 4 % et 4.15 %, à l'exception des Hauts-de-France et de Provence-Alpes-Côte d'Azur où le taux moyen s’affiche à 4.20 % sur 25 ans, ainsi que de la Nouvelle-Aquitaine avec 4.10 % sur 25 ans. De façon générale, on peut emprunter à 4 % sur 20 ans partout en France.

 

Des banques très volontaristes mais encore dans l’incertitude

 

D’après Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis, « les banques sont très volontaires, cherchant à ne pas laisser passer d'opportunités même si cela implique d'avoir "trop" de dossiers d'un coup et d'ajuster constamment leur stratégie de taux. Cette démarche intervient dans un contexte où le coût de l'argent n'est pas stabilisé, les variations étant significatives, avec les obligations assimilables du Trésor (OAT) à 3% en ce moment ».
Elle souligne également une concurrence exacerbée par le retour de tous les acteurs sur un marché qui demeure lent. Les attentes se cristallisent autour des annonces du gouvernement, bien que les critères du Haut Conseil de Stabilité Financière, HCSF, n'aient montré aucune réouverture. 
L’experte conclut tout de même en évoquant des signaux positifs qui redonnent espoir aux ménages, mais insiste sur la nécessité d'un soutien concret des pouvoirs publics. Les annonces vont dans le bon sens, mais des actions spécifiques dans le domaine du financement sont impératives, dépassant les initiatives actuelles telles que la commission de la 2ème chance ou l'idée d'un prêt in fine partiel avec prise de garantie hypothécaire.
En somme, la quête des meilleurs taux immobilier s'inscrit dans un contexte dynamique où les banques jonglent entre compétitivité, ajustements stratégiques et incertitudes liées aux fluctuations du coût de l'argent. Les variations observées dans les différentes régions mettent en lumière une complexité croissante du marché immobilier français. Alors que certaines régions, à l'image de l'Occitanie, offrent des conditions plus avantageuses, d'autres font face à des hausses, notamment sur les durées courtes. Les attentes des ménages se renforcent, soutenues par des signaux positifs, mais l'analyse de Cécile Roquelaure montre la nécessité d'un engagement concret des pouvoirs publics pour consolider cette dynamique et offrir des perspectives optimistes pour les emprunteurs. La vigilance et l'adaptabilité demeurent essentielles dans cet entre-deux où les banques se cherchent, et où la recherche du meilleur taux se révèle être un équilibre subtil entre opportunités et ajustements permanents.

Par Vincent Durand

Partager sur :