Le logement neuf traverse en 2025 l’une des crises les plus profondes de son histoire récente. Les dernières données exclusives publiées par Adéquation, société experte des marchés immobiliers, dressent un constat sans appel à fin novembre : production en panne, investisseurs absents et prix toujours déconnectés de la demande. A travers cinq chiffres clés, le malaise du secteur apparaît au grand jour.
Des réservations de logements neufs au plus bas
Avec 50 000 réservations attendues en 2025, le marché du neuf atteint un niveau plancher. Le recul est sévère : - 11 % encore par rapport à 2024, qui était déjà à un plus bas historique. Cela confirme l’incapacité de la promotion immobilière à redémarrer, malgré une légère amélioration des conditions de financement en cours d’année.
L’investissement locatif s’effondre, quand les ventes aidées servent d’ultime refuge
Le chiffre qui est sans doute le plus alarmant : seulement 10 000 logements neufs seraient réservés par les investisseurs en 2025. C’est deux fois moins qu’en 2024 et six fois moins qu’en 2019, un effondrement historique.
Dans ce paysage dégradé, un seul segment résiste mais sans compenser : les ventes aidées, en hausse de 25 %, portées par le BRS, Bail Réel Solidaire, le PSLA ou location-accession et les opérations dans les QPV et zones ANRU, qui bénéficient notamment de TVA minorée.
Des prix de l’immobilier neuf toujours en hausse
Paradoxalement et comme on pouvait s’y attendre compte-tenu des nouvelles réglementations, du coût de construction…, les prix du logement neuf progressent encore de 5 % depuis 2022. Une trajectoire opposée à celle de l’immobilier ancien, dont les prix ont reculé dans les mêmes proportions : - 5 %, renforçant l’écart d’accessibilité entre les deux marchés.
D’ailleurs, à l’inverse, le marché de l’ancien signe un net rebond. 925 000 transactions sont attendues en 2025, un niveau comparable aux moyennes observées entre 2016 et 2020, traduisant un retour progressif des acquéreurs, surtout des primo-accédants. En effet, selon les chiffres du HCSF publiés cette semaine, près de la moitié des crédits immobiliers alloués cette année le sont à des primo-accédants quand le rythme habituel au début de la décennie était autour des 30 %. Si le marché de l’ancien redémarre, on peut maintenant seulement espérer que le neuf en profite par la suite.

