Chaque été, c’est le même rituel : des milliers d’étudiants quittent le cocon familial pour rejoindre leur studio ou leur colocation, souvent dans une nouvelle ville. Avec à la clé, des dépenses incontournables : dépôt de garantie, frais d’agence, loyers qui s’envolent… et l’assurance habitation, obligatoire pour tout locataire. Mauvaise nouvelle : la facture grimpe encore. Selon une étude du comparateur LeLynx.fr, la prime annuelle moyenne pour un étudiant passe de 62 € en 2024 à 67 € en 2025, soit + 8 %. Une hausse paradoxalement plus rapide que pour les autres assurés : + 6 %.
Petits logements et gros écarts entre les villes
Sur le papier, l’assurance habitation des étudiants reste plus abordable que celle des autres profils (104 € en moyenne). Normal : leurs logements sont deux fois plus petits (40 m² contre 83 m²). Mais rapporté au mètre carré, le coût est paradoxalement plus élevé pour eux : 1,53 €/m² contre 1,36 €/m². En cause, la structure tarifaire des assureurs, avec une part fixe qui pénalise mécaniquement les petites surfaces.
Les écarts se creusent : à Paris, un étudiant paie 1,7 fois plus cher qu’à Lyon pour assurer un logement de même taille. La capitale affiche un tarif moyen de 2,17 €/m² contre seulement 1,25 €/m² dans la métropole rhodanienne. Et les écarts ne s’arrêtent pas là : de 48 € par an en Pays de la Loire à 67 € en Ile-de-France, le coût de l’assurance varie de près de 40 % selon la région.
Indépendance… mais sous assurance minimale
Derrière ces chiffres se dessine le portrait d’une génération qui aspire à l’autonomie. Selon LeLynx.fr, 70 % des étudiants vivent seuls et près de la moitié dans moins de 30 m², une proportion qui grimpe à 60 % à Paris. Pour contenir leur budget, 63 % choisissent un logement meublé et, côté assurance, 83 % optent pour une formule d’entrée de gamme, se limitant aux garanties minimales.
Un choix assumé mais risqué, prévient Arthur Martiano, Directeur Général de LeLynx.fr : « En 2024, 83 % des étudiants ont opté pour une formule d’assurance habitation économique. Ce choix s’explique par des budgets souvent restreints, mais il peut exposer à des risques financiers encore plus grands en cas de sinistre. »
Les dégâts des eaux, cambriolages ou litiges de voisinage sont pourtant loin d’être rares. Or, renforcer ses garanties n’implique pas forcément une explosion de la facture : « Changer pour une assurance avec un peu plus de garanties n’aura qu’un faible surcoût, mais peut faire toute la différence au moment d’un sinistre », souligne le spécialiste.
Des dépenses contraintes qui s’accumulent pour loger un étudiant
Avec des loyers qui atteignent en moyenne 550 € pour un studio (et jusqu’à 915 € à Paris selon Locservices), chaque euro compte dans le budget logement. L’assurance habitation reste une petite ligne de dépense face au loyer, mais elle illustre la pression croissante qui pèse sur le portefeuille étudiant. D’autant que les primes ont augmenté plus vite que pour les autres assurés et que l’écart entre villes peut doubler la facture.
La bonne nouvelle, c’est que le marché reste compétitif : des assurances étudiantes existent encore à moins de 50 € par an au Havre ou à Nantes. À l’heure où la rentrée rime avec paperasse et charges fixes, prendre le temps de comparer les offres peut donc rapporter gros.
Car si l’indépendance a un prix, l’assurance habitation n’est pas forcément une charge inévitablement salée… à condition de ne pas souscrire à l’aveugle.

